PRÉSERVER LES BLANCS D’UNE AQUARELLE
- Nadège Christophe
- 7 févr. 2021
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 10 sept.
Préserver les blancs d’une aquarelle peut représenter une vraie difficulté pour la personne qui découvre ce médium. Dans ses débuts, on aura plutôt tendance à s’orienter vers des solutions de masquages. Bien qu’efficaces dans leur fonction, les liquides et autres méthodes de masquage ne sont pas esthétiquement satisfaisants : manque de spontanéité, manque de fraîcheur, démarcations difficiles à estomper... les griefs sont nombreux.
Il est possible de préserver les blancs d’une aquarelle autrement. J’en fais la démonstration dans ma vidéo :
Alors, comment préserver les blancs d’une aquarelle ?
MASQUER SON PAPIER
En utilisant un écran on peut couvrir les zones du papier que l’on souhaite conserver blanches.
Pour cela, il est possible d’utiliser :
du liquide de masquage (masking fluid) ;
du ruban de masquage (masking tape ou washi tape) ;
de la pâte adhésive (pâte à fixe) ;
de la cire de bougie.
Attention néanmoins lors de l’emploi de certaines :
La cire de bougie fait légèrement briller le papier et obstrue la fibre de façon permanente. Quant au ruban de masquage, il peut arracher le papier lors de son retrait. Il est mieux de l’user un peu avant de le coller sur la feuille.
Les méthodes de masquages sont généralement appliquées sur un papier resté sec. Elles devraient être utilisées de façon mesurée car les démarcations nettes qu’elles laissent peuvent nuire à l’harmonie d’une aquarelle. De ce fait, elles conviendront à la technique de peinture humide sur sec et au dessin de précision.
CONTOURNER
Après avoir réalisé une esquisse, on contourne son sujet en évitant de peindre les zones qui doivent restées blanches. Cette méthode est plus efficace dans la technique humide sur sec. Elle donne un aspect illustratif à une aquarelle.
ESSUYER
Lorsqu’on utilise la technique de peinture dans l’humide, la méthode de l’essuyage permet d’éclaircir en douceur les zones souhaitées. Pour cela, on peut utiliser un pinceau doux et humide qui viendra balayer les pigments restés en suspension.
Il s’agit alors de « sculpter » l’eau.
LES AURÉOLES VOLONTAIRES
C’est la méthode que je préfère pour ouvrir les blancs d’une aquarelle. Avec fluidité, elle permet de retrouver la blancheur du papier tout en créant des effets de matière intéressants. Pour se faire, on pose délicatement une ou plusieurs gouttes d’eau sur une zone peinte.
Le secret de cette technique réside dans l’observation du cycle de l’eau : il ne faut ni agir trop tôt, auquel cas l’auréole ne sera pas assez visible, ni trop tard, lorsque les pigments sont incrustés dans le papier.
L’ABSORPTION
Dans l’humide, il est possible d’absorber les pigments restés en suspension. Pour cela on utilisera la pointe d’un pinceau à lavis essoré, un mouchoir, une éponge, du tissu…
Attention néanmoins à ne pas exercer une trop forte pression sur le support : les démarcations blanches risqueraient d’être trop nettes, soit moins harmonieuses.
LE SEL
C’est une réalité : le sel assèche.
Ainsi, lorsqu’on le saupoudre sur une surface humide, il aura tendance à aspirer l’humidité ambiante. Sur un lavis resté humide, cela se traduit par l’absorption des pigments en contact direct. Après séchage, on pourra alors constater de petites marques blanches laissées sur le papier.
Attention néanmoins à cette méthode qui aura tendance à modifier le PH du support, altérant par la même occasion la longévité des couleurs.
GRATTER
Avec un cutter ou autre objet pointu, on peut retrouver le blanc du papier en grattant légèrement la surface afin d’y créer de fines griffures.
Je n’apprécie guère cette méthode qui altère irrémédiablement le papier. Les puristes apprécieront de pouvoir utiliser cette technique « de la dernière chance » car elle permet d’éviter l’usage d’un médium opaque tel que la gouache ou l’acrylique par exemple.
Nadège Christophe